Open de CrossFit vs COVID

-- Tranches de vie --

En ce moment, c’est l’Open de CrossFit

Oui, bon, je sais que quand on pense CrossFit on pense parfois “se faire tellement mal qu’on vomit”, mais c’est pas vraiment comme ça que je le vois. Je ne suis pas spécifiquement fan du CrossFit - d’ailleurs je n’en fais pas - : j’aime juste le sport, en général, et globalement tout ce qui peut donner la motivation aux gens de bouger et de se dépasser. Alors forcément, quand j’ai entendu parler de l’Open, mon intérêt a été piqué.

Le principe c’est qu’en amont des championnats mondiaux de CrossFit il y a une phase de qualification de trois semaines, à raison d’une séance de CrossFit par semaine, à laquelle tout le monde peut participer. Mais vraiment tout le monde : avec ou sans habitude de CrossFit, avec ou sans niveau sportif, avec ou sans tous ses membres fonctionnels… Tout le monde. Et, en prime pour cette année quand même sérieusement compliquée pour les activités sociales : avec ou sans matériel, avec la création d’une catégorie spéciale pour ceux qui n’ont pas accès à une salle de sport et pas de matériel chez eux. L’idée, c’est simplement de savoir qu’on est des milliers dans le monde à tenter le même effort, plus ou moins au même moment… et de faire de son mieux !

J’ai vraiment trouvé le principe génial et, forcément, je me suis inscrite (le fait que j’aie regardé une ou deux vidéos des championnats et trouvé les femmes qui y participaient beaucoup trop fortes aura bien évidemment joué). Déjà parce que je trouvais ça super sympa dans le principe, ensuite parce que j’imaginais qu’il y aurait des exercices rigolos que je ne pratique jamais et que ce serait l’occasion de découvrir; pour avoir une motivation supplémentaire à mes sessions de sport régulières et, enfin, pour être mon propre cobaye et tester quelle alimentation me permettrait de m’en sortir au mieux.

Mais en ce moment... Y'a aussi une pandémie.

J’étais donc motivée pour m’entraîner, travailler des exercices compliqués, essayer d’améliorer mon cardio… Bref, progresser sérieusement. Sauf que voilà. En fin d’année dernière, je me suis blessée et ça met du temps à se remettre. Difficile d’avoir la foi de faire du sport quand on a mal dès qu’on fait certains exercices de travers et qu’on ne peut pas du tout en pratiquer certains autres. Et puis comme c’était pas suffisant, en fin d’année dernière toujours, j’ai eu le COVID… Et il ne me fiche toujours pas la paix. Du coup certains jours (pas tout le temps, heureusement) j’ai la puissance musculaire d’un chaton (particulièrement peu dégourdi, le chaton) et donc ni envie ni la force de faire du sport...

Mais c’est comme ça, c’est aussi ça, la vie et le sport. Y’a des moments où on n’a pas la foi ou pas le temps, des moments où on n’a pas la ressource mentale ou la ressource physique (ou aucune des deux) pour s’y mettre, où on est confronté à un handicap ou un blocage… Ou qu’on n’a juste pas envie. Et ça arrive, et c’est comme ça. Je ne dis pas que c’est rigolo, parce que ça ne l’est pas, mais c’est pas grave. Prendre du repos parce qu’on en a besoin, c’est normal et c’est important. On n’est pas à deux séances de sport près dans sa vie.

Ce qui est important, c’est de rebondir. De ne pas laisser une mauvaise passade, une mauvaise semaine, se transformer en mauvais mois, voire en mauvaise année. De (re)prendre des habitudes qui nous fassent du bien, sur tous les plans. Pas la peine de faire du sport pour faire du sport si c’est désagréable. Si c’est une période compliquée, on peut diminuer l’intensité : peut-être qu’au lieu d’aller courir on peut sortir passer un coup de fil à un proche en marchant. Peut-être qu’au lieu de faire une séance à haute intensité, aujourd’hui, ce sera yoga. Peut-être que plutôt que de faire une série d’abdos on sortira une console de jeux vidéo qui nous permette de bouger en s’amusant.  Mieux vaut y aller doucement, se dire que c’était bien et avoir envie d’y revenir que de faire quelque chose qui ne nous convienne pas du tout et en être dégoûté - parce que c’était trop dur et pas plaisant, parce que ça a pris beaucoup trop de temps par rapport à ce qu’on voulait y investir ou pour toute autre raison.

Bref, si j’avais un conseil, à tous les niveaux sportifs, que ce soit pour ces moments où c’est difficile de trouver la motivation à se mettre au sport, pour ceux qui souhaiteraient commencer le sport mais n’y arrivent pas ou pour les sportifs réguliers qui veulent faire du sport une habitude de vie ou qui veulent progresser dans leur sport, c’est de trouver la façon de bouger qui vous fait plaisir - et qui vous fait du bien. Comme pour les habitudes d’alimentation, on ne peut pas garder des habitudes sportives sur le long terme si on les perçoit comme des corvées ! L’essentiel, c’est d’aimer le processus, chaque étape. D’apprécier les résultats à long terme, le fait de se sentir plus en forme et en meilleure santé ou son physique, bien sûr, mais surtout d’avoir une raison, quelle qu’elle soit, d’apprécier chaque fois qu’on fait du sport. Parce que c’est fun, parce qu’on s’amuse, parce qu’on aime se dépasser, parce qu’on aime la sensation de bien-être après une bonne séance… Peu importe, mais il faut y trouver son compte ! En aimant le processus, l’habitude, au jour le jour, de pratiquer un sport ou de manger sain, on peut en faire une habitude de vie… et alors on pourra progresser dans un sport et profiter des bénéfices à long terme !

Mais on ne va pas se laisser arrêter pour si peu !

De mon côté, après avoir particulièrement mal vécu une séance de fitness à cause de retours de symptômes de COVID, pour retrouver l’envie de faire du sport, j’ai fait une pause complète de quelques jours, avec juste une petite balade quotidienne (pour dire que j’avais bougé, quoi), puis des séances de fitness beaucoup moins intenses que d’habitude histoire d’être sûre de bien les vivre et je suis allé courir une fois ou deux, pas longtemps - seulement quand il faisait beau, pour profiter du beau temps -, à une allure de grand-mère en déambulateur. Et ça m’allait très bien. J’ai ré-augmenté progressivement l’intensité les jours où ça allait bien, sans pour autant revenir au pré-COVID, parce que clairement c’était pas possible, et sans revenir à une fréquence aussi importante qu’avant - c’est pas tout à fait la bonne période pour moi pour ça.

Et, il y a deux semaines, l’Open a commencé (parce que c’était quand même ça, le sujet, à la base), avec au cœur de la séance de la première semaine une espèce d’exercice de l’enfer où faut se retrouver la tête en bas, les pieds en l’air, en appui contre un mur (les séances sont ici, si vous voulez découvrir : https://games.crossfit.com/workouts/open/2021 ! Pour les wall walk, si vous voulez tester, je vous conseille d’avoir quelqu’un prêt à vous rattraper au cas-où !) - je vous rassure, il y avait aussi des versions de la séance moins complexes, qui ne demandaient pas de faire ce truc. Mais, forcément, il a fallu que je teste. Après tout, une des raisons pour lesquelles je m’étais inscrite, c’était quand même pour tenter des trucs un peu originaux. C’est rien de dire que j’ai galéré...

Verdict, après quelques jours à faire des essais de grimpe inversée sur le mur (les premiers n’ont vraiment pas été tristes… mais j’ai fini par comprendre le mouvement) et à me poser des grandes questions métaphysiques (est-ce que je vais pas faire des sales traces sur le mur si je fais ça en chaussures ? Glisser si je fais ça en chaussettes ?), j’ai fait ma séance… Je ne suis pas allé au bout et c’était très bien comme ça. J’y suis allé doucement, en contrôlant mes mouvements, et j’ai bêtement apprécié réaliser que j’avais suffisamment récupéré ce jour-là (sans aucun doute grâce à mon coaching nutritionnel hors-pair en amont !) pour ne pas me sentir mal pendant la séance. Ma blessure s’est aussi tenue tranquille et c’était vraiment plaisant d’avoir réussi un exercice inconnu jusqu’à présent et sacrément intense, musculairement parlant (j'en aurai quand même fait 34, au total !). Et c’était déjà bien ! 

Parce que pour moi c’est avant tout ça l’esprit du sport : se faire du bien. Que ce soit sur le moment, juste après quand les endorphines nous zénifient, ou sur le long terme, se sentir progresser, gagner en force et en assurance, avoir plus d’énergie au quotidien…
Et, dans l’idéal, partager tout ça avec d’autres. Bon, c’est plus compliqué en ce moment, mais ça reviendra !